Ancien village ayant pris une identité de faubourg namurois avec les années, Salzinnes fait office de frontière d’entrée dans la ville de Namur. Délimité par le versant nord-ouest du massif rocheux de la citadelle d’une part, et de la Sambre d’autre part, que peut-on apprendre sur cette partie de Namur ?
L’histoire du faubourg depuis son apparition
Abbaye Saint George : fantôme du passé
La date exacte de la fondation de cette abbaye salzinnoise n’est pas connue. On sait seulement qu’elle date du XIIIe Siècle, dans ce qui était à l’époque la plaine de Salzinnes, située à l’ouest de Namur en bord de Sambre.
Elle entre néanmoins dans l’histoire en 1247, lorsque Julienne de Cornillon, prieure du couvent de Mont-Cornillon en région liégeoise s’y réfugie. Cependant, elle devrait de nouveau fuir deux ans plus tard à la suite d’une émeute contre Marie de Brienne à Namur qui se redirige contre l’abbaye. Elle mourra recluse à Fosses-la-Ville le 5 avril 1258.
L’abbaye sera au XVe siècle une des plus riches du comté de Namur, de par les rentes de ses moulins, terres, pressoirs et autres. La décadence religieuse de l’abbaye devient inévitable. Au point où en 1450, Jeanne de Senzeille est envoyée depuis l’abbaye de Soleilmont pour réformer la doctrine.
Rien ne vient par la suite perturber la quiétude de l’abbaye, à l’exception d’une inondation particulièrement intrusive, qui noie le moulin, la brasserie, la chaudière et les fours pendant trois semaines.
C’est au 18e siècle que les moines désertent le lieu lors de la période révolutionnaire, certains se réfugiant à Malonne. Les bâtiments sont ensuite démolis, pour faire place au nouveau « Grand séminaire » dans les années 1970. Il n’en reste désormais plus d’autres traces de l’abbaye dans le paysage salzinnois actuel, que le nom de certaines rues.
La naissance du faubourg salzinois
Issue d’une volonté namuroise de créer une vie agricole, la plaine de Salzinnes jusqu’ici occupée seulement par l’abbaye éponyme voit foule de paysans agriculteurs et briquetiers développer leurs activités dans le faubourg au XVIIIe siècle, malgré une taxe obligatoire pour faire entrer des produits à l’intérieur des fortifications.
Au cours du XIXe siècle, une révolution en 1948, une épidémie de choléra en 1849 et une inondation en 1850 ont mis à mal la population, mais la deuxième moitié du siècle verra le faubourg se développer bien plus, une fois les enceintes namuroises démantelées en 1860 et avec l’arrivée du tram vicinal qui relie Salzinnes au centre-ville de Namur.
L’architecture très similaire de la majorité des bâtiments salzinnois n’est pas le fait du hasard. Avec tant de briqueterie et carrières de pierres au cœur de l’activité économique du hameau, difficile de ne pas avoir de similitudes architecturales !
Les maisons bourgeoises en bord de Sambre et Meuse s’effacent peu à peu jusqu’à ce que l’on retrouve une majorité de maisons ouvrières en briques, au fur et à mesure que l’on quitte le centre en direction de la périphérie. Seule exception à cette règle : le quartier de la Citadelle. Un grand nombre de villas style « Belle-Epoque » virent le jour lors de la démilitarisation partielle de la citadelle en 1900.
L’apogée ferroviaire
L’arrivée du chemin de fer va électriser une nouvelle fois l’économie salzinnoise. La Grande compagnie du Luxembourg à la recherche d’un atelier à la fin du XIXe siècle, afin de seconder ses installations bruxelloises tout juste suffisantes à assurer l’entretien du matériel existant, finir par s’installer à Salzinnes.
En 1903, les travaux débutent et un an plus tard les équipes s’installent déjà dans le nouvel atelier. Le site continuera de se développer jusqu’en 1950, où l’activité atteindra son apogée lors de la reconstruction d’après guerre et la transition des chemins de fer vers le diesel.
Enfin, signalons l’origine des noms de certaines rues et d’une place, célébrant depuis 1878 quelques peintres originaires de la région namuroise et de la vallée mosane : Joachim Patenier, Henri Blès, Jean-Baptiste Juppin et Antoine Wiertz.
Situation géographique et immobilier local
Salzinnes, faubourg de Namur partageant le code postal 5000 possède un paysage immobilier urbain, qui propose tant des habitations bourgeoises à rénover, que des maisons ouvrières modestes, ainsi que des constructions bien modernes telles que des immeubles à appartement.
Proche du CHU et de diverses écoles supérieures, la demande locative y est toujours bien présente, notamment au niveau de la recherche co-locative.
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