Ancienne commune devenue section de la ville de Namur lors de la fusion des communes de 1977, Suarlée est une petite localité comptant près de 1460 habitants en 2017, sur 10 km2. Que peut-on dire sur la commune Suarléene ?
Fort de Suarlée
Outre l’aérodrome (civil) de Namur où plusieurs activités aéronautiques peuvent être pratiquées, Suarlée partage aussi un morceau de notre histoire militaire : le fort de Suarlée.
Comptant parmi les neuf forts construits entre 1888 et 1891 composant la Position Fortifiée de Namur, le fort de Suarlée adoptait à l’instar des huit autres l’architecture conçue par le général Henri Alexis Brialmont. D’une forme triangulaire, il est l’un des plus grands ouvrages de l’architecte en termes de superficie. Il est situé au nord-ouest de la ville de Namur, entre Suarlée, Rhisnes et Saint-Servais.
Première guerre mondiale
En 1914 ayant appris la leçon leurs de leur assaut liégeois, l’armée allemande privilégia l’artillerie de gros calibres. Permettant un bombardement à distance et donc peu coutant en vie, cette méthode fut terriblement efficace malgré une résistance qui fût qualifiée d’héroïque de la part des forts.
Du 20 au 25 août, la ligne de défense subit les bombardements incessants allemands, avant l’arrivée des troupes allemandes ayant fait tomber les forts liégeois. Le dernier fort namurois à tomber sera celui de Suarlée, après la destruction des tourelles.
Le commandant Moisse, jugeant que les sacrifices humains se révèleraient inutiles, remettra son sabre au pied des assaillants après une prise de contact faite par l’aumônier, le père Agnello. La bravoure des soldats stupéfia les rangs allemands, qui leur firent une haie d’honneur et remirent le sabre aux mains du commandant en signe de respect lors de la capture des soldats devenus prisonniers.
Seconde guerre mondiale
Neuf des sept forts namurois furent réarmés dans les années 1930, dont Suarlée, craignant une nouvelle offensive germanique. De nombreux travaux de renforcement de blindage, de modernisation et l’installation de nouveaux armements dont des batteries de défense antiaérienne furent effectuées.
En mai 1940, le capitaine-commandant Tislair à la tête d’environ 250 hommes dut subir l’attaque aérienne de l’armée allemande. Du 10 au 12 mai, l’assaut continua, et reprit le 15 avec des canons de tir antichars supplémentaires. Le lendemain, le fort de Suarlée soutenait celui de Marchovelette avec quelques tirs d’artillerie, mais sa tour de ventilation fut prise pour cible le jour même et le lendemain.
Le 19 mai, après une défense encore une fois héroïque, le fort n’avait d’autres choix que de se rendre.
Situation actuelle
Le fort fut ensuite laissé à l’abandon, comme tous les autres à l’exception de St Héribert qui est devenu un musée. Le fort de Suarlée est devenu un terrain de chasse et a servi de zone d’essai d’explosifs pour le Génie de Jambes, ce qui l’a profondément dégradé. Isolé et sans sécurité particulière, il a été soumis à de nombreux actes de vandalismes, et au passage de quelques groupuscules d’extrême droite.
Aujourd’hui la zone a été clôturée et sécurisée, et est occasionnellement utilisée comme piste d’essai de 4×4.
Géographie
Région au caractère rural, on peut également retrouver à Suarlée une zone industrielle regroupant quelques usines, les garages du contrôle technique namurois, un studio de la RTBF ou encore des locaux de la croix rouge. Suarlée est pourtant bien plus qu’un simple chancre industriel.
On peut y trouver de charmantes maisons 4 façades, et même quelques très jolies villas. Cependant, les espaces verts tendent à se raréfier, mais l’offre immobilière neuve tente de proposer des espaces verts dans des sites existants.
Un projet de réhabilitation du château de la bouverie a notamment été pensé, mais la population locale tente de s’opposer à ce projet, ayant peur de perdre l’environnement actuel. Le projet semble toujours dans l’attente d’une issue des négociations.